Estime de soi, accepter qui je suis
Si tu veux reprendre ta vie en main et retrouver le bonheur, la solution passe par l’estime que tu as de toi-même. Je ne peux pas parler pour les hommes mais, je sais que nous, les femmes, sommes assez fortes au jeu du dénigrement de soi. Rien qu’en se regardant dans le miroir quelques instants, on peut aisément se trouver une bonne dizaine de défauts. On peut être les pires juges envers nous-mêmes. Cependant, rassure-toi, il est tout à fait possible de changer et de retrouver l’estime de soi. Dans cet article, je reviens sur le chemin que j’ai parcouru pour réussir à accepter qui je suis.
Comme tu le sais, l’arrivée de notre deuxième enfant m’a fait comprendre que je passais totalement à côté de ma vie. Cependant, ce déclic n’a pas suffi à retrouver le sourire miraculeusement.
Ok, j’avais mis le doigt sur mon problème, il restait maintenant à le régler.
Premier pas vers l’estime de soi : accepter les faits
Je me suis dit que pour réussir à retrouver confiance en moi, il fallait d’abord que j’accepte ce qui m’était arrivé (voir Le jour où j’ai perdu mes jambes). Pourquoi moi ? Pourquoi me faire vivre ça ? Qu’avais-je bien pu faire pour mériter ça ?
J’étais une toute jeune maman. Mon petit bonhomme faisait ses nuits depuis ses trois semaines. J’avais un compagnon aux petits soins pour nous. Pourquoi est-ce que ça m’est arrivé ? Peut-être étais-je trop heureuse ? Peut-être que c’était trop de bonheur et que le Bon Dieu, l’Univers ou je-ne-sais-qui voulait contrebalancer cette chance ? À l’heure actuelle, je n’ai toujours pas d’explications et je sais que je n’en aurais jamais.
Souvent, mes proches ont mis en cause le chirurgien qui m’a opérée : « Si ça tombe, c’est à cause de lui que tu as toutes ces séquelles. », « Il n’était pas spécialiste du dos, pourquoi est-ce que c’est lui qui t’a opérée ? », « Si seulement, j’avais été là, je t’aurais trouvé un spécialiste et aujourd’hui tu n’aurais plus mal ». Mon point de vue est différent. Certes, ce médecin était spécialisé en orthopédie. Mais c’est lui qui m’a reçue ce jour-là en consultation et, dans l’urgence de la situation, je n’avais clairement pas le temps de faire ma difficile et de chercher quelqu’un d’autre. Surtout que pour trouver un spécialiste du dos, j’aurais dû faire plusieurs heures de route. Dans mon état, c’était impossible. Et puis, même si je l’avais fait les médecins n’attendent pas après les patients donc rien ne dit que j’aurais pu être opérée rapidement. Aussi, même s’il est peut-être responsable de mes douleurs, c’est tout de même grâce à lui que je suis debout et, pour ça, je ne l’en remercierais jamais assez.
Alors, oui, toutes ces questions je me les suis posées. J’ai entendu tout ce que mes proches m’ont dit. Cela m’a fait réfléchir, évidemment. Mais je n’en ai jamais voulu à personne pour ce qui m’était arrivé. Par contre, durant plus de trois ans, je n’ai pas accepté les séquelles du syndrome de queue de cheval. J’étais malheureuse, en dépression par moment, je pleurais tout le temps. Et puis, en novembre 2015, alors que j’étais enceinte de mon deuxième enfant, j’ai compris que je passais à côté de ma vie. Cela m’attristait que mon aîné ait vu sa maman souffrir aussi longtemps. Je voulais que ça cesse, pour lui et pour son petit frère qui allait arriver. Cette mise en lumière de mon problème m’a rapidement permis d’accepter que je n’y étais pour rien, que personne n’était responsable. C’était comme ça, point.
Accepter les séquelles pour renforcer l’estime de soi
Autant, accepter ce qui m’est arrivé fut finalement assez simple lorsque j’ai ouvert les yeux. Autant, accepter de ne plus être physiquement la même personne qu’avant, ça c’était très difficile.
J’ai conscience d’avoir une chance énorme de ne pas être en fauteuil roulant, de ne pas porter de sonde urinaire. Malgré tout, ça ne m’aide pas à surmonter mes douleurs au quotidien.
À l’heure où je te parle, cela fait 3 ans que j’ai entamé ce travail d’acceptation et la page n’est toujours pas totalement tournée. Certaines choses, comme le fait que j’ai des pertes de sensations dans une de mes jambes, sont faciles à accepter. D’autres le sont beaucoup moins car elles modifient qui je suis et ma façon de vivre. Les douleurs chroniques sont, quant à elles, certainement les plus faciles à accepter aujourd’hui. Sûrement parce que j’ai trouvé plusieurs moyens de les atténuer. Mais aussi parce que je me suis construit une routine de vie qui me permet de ne pas déclencher de crises trop régulièrement. En gros, je divise les tâches ménagères pour ne pas en faire trop chaque jour. J’ai appris à déléguer à Chéri ou bien même aux enfants. Je suis devenue accro au drive et je m’allonge un peu chaque jour en début d’après-midi pour tenir le coup jusqu’au soir.
Là où ça se complique c’est lorsque ma maladie entrave mon rôle de maman, ma vie sociale, ma vie professionnelle,…
Ne pas pouvoir aller faire du vélo avec mes enfants, ne pas pouvoir faire des courses de voiture à quatre pattes dans toute la maison,… Ça fait partie des choses que j’ai finalement accepté. Mais cela me fait malgré tout un petit pincement au cœur de voir Chéri et les enfants partir tous les trois pour une longue balade à vélo sans moi. Certes, ils m’offrent un temps de repos qui va m’aider à tenir le reste de la journée mais j’ai toujours un peu de mal à faire le deuil de cette « wondermum » que je ne serai jamais.
Aussi, lorsque des amis nous proposent une sortie en boite et que l’on refuse parce que danser me déclenche à coup sûr une crise et que je n’ai pas envie de me shooter aux médocs pour supporter le choc. Ou bien quand on veut participer au repas d’une association de notre village mais que je sais que cela signifie être assise bien trop longtemps sur un banc. Je m’en veux. Ce ne sont que deux exemples assez basiques mais ce sont également des choses que j’ai appris à accepter. Ce n’est pas toujours simple. Parfois, j’ai juste envie de profiter de l’instant sans me soucier des douleurs. Mais c’est important que j’apprenne à prendre soin de moi.
En ce qui concerne ma vie professionnelle, c’est bien simple, pendant 6 ans, je n’en ai pas eu. J’ai conscience que plein de gens pouvaient m’envier pour ça. Il est facile de penser que j’avais de la chance d’être maman à temps plein, mais la vérité c’est que ça s’est imposé à moi. Résultat : je me retrouvais parfois à jalouser ceux qui avaient d’autres responsabilités que celle d’élever leurs enfants. Ceux qui avaient des collègues avec qui discuter, qui passent du temps hors de chez eux,… Pendant longtemps, à chaque fois que j’avais un peu moins mal, je passais des heures à éplucher toutes les offres d’emploi. J’ai même effectué des essais plusieurs fois. Cela s’est toujours soldé par un échec, mon corps ne tenait pas la cadence. Il s’agit sans doute de la chose qui m’aura le plus fait souffrir.
Aujourd’hui, après avoir retrouvé confiance en moi, j’ai trouvé ma voie. Je fais enfin un métier qui me plait et qui est adapté à ma situation. Je suis fière de pouvoir participer financièrement à la vie de notre famille. Et, maintenant que je crois en mes capacités, je sais que je peux réussir tout ce que j’entreprends, à condition que je m’en donne les moyens.
Dernière étape, accepter le traitement
Depuis mon opération, j’ai eu de nombreux traitements différents. J’ai souvent eu du mal à supporter les médicaments que l’on me donnait. Soit ils ne faisaient pas effet, soit ils étaient tellement puissant que j’avais des vertiges et que je somnolais toute la journée. Aussi, j’ai fait un nombre incalculable de séances de kinésithérapie. À tes yeux, c’est peut-être bien moins handicapant que de ne pas pouvoir travailler. Il n’empêche que, quand tu as la vingtaine et que tu dois prendre des médocs trois fois par jour et, en plus, faire deux ou trois séances de kinésithérapie par semaine, tu ne trouves pas ça normal. Ce quotidien ressemble plutôt à celui d’une personne âgée mais non, il s’agissait bien du mien. Je peux employer le passé vu que ces derniers mois j’arrive à me passer de mon kiné. Aussi, je ne prends des médicaments que quand les douleurs sont trop fortes. Je suis d’ailleurs persuadée que ces améliorations sont dues à l’estime de moi que j’ai retrouvée. J’ai réussi à accepter ma vie telle qu’elle est, je ne le dirais jamais assez : le positif attire le positif !
Évidemment, il ne s’agit là que de mon expérience personnelle. Mais je suis certaine que nous avons tous, au fond de nous, un événement passé, une maladie, une peur qui nous empêche d’avancer. Ça nous bloque, nous donne la sensation d’être inférieurs ou incapables. Sans une bonne image de soi, on passe des mois, voire des années, à côté de notre vie.
L’estime de soi passe par l’acceptation de soi
Comme tu as pu le voir, le chemin a été très long pour moi. C’est un véritable travail qui renforce l’estime de soi, mais le résultat en vaut la peine. Se sentir bien, être en accord avec soi-même, faire de ses difficultés une force et enfin vivre en ayant confiance en soi. Vraiment. Ma vie a réellement changé depuis que je me suis acceptée telle que je suis (bon, en vrai, il y a bien quelques petits détails physiques que je modifierais bien mais ça c’est une autre histoire). Quand je dis que je suis heureuse ce ne sont pas juste des paroles. Tu connais ce sentiment de bien-être intérieur ? Quand tu prépares ta valise pour partir en vacances, quand tu viens de rencontrer quelqu’un, quand tu commences un nouveau projet,… Et bien moi, je ressens désormais ça tous les jours. Ces petits papillons dans le ventre qui donnent envie de se lever le matin et la sensation que je peux atteindre tous mes rêves. C’est maintenant mon quotidien.
Et toi, où en es tu ? As-tu pris conscience de ce qui t’empêchait d’avancer ? As-tu commencé à accepter ? As-tu déjà les petits papillons dans le ventre ? Pour réussir à retrouver l’estime de soi, il y a bien sûr une marche à suivre mais il n’y a pas de règles. Le travail à faire dépend de la sensibilité de chacun. Je serai ravie de t’accompagner dans cette voie si tu as envie qu’on en discute.
Très belle journée à toi et n’oublie pas d’être heureuse.